LONGBOARD FRANCE COM présente un reportage sur Stéphane Iralour .

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BIG SURF reportage STEPHANE IRALOUR

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 STEPHANE IRALOUR

31 Ans, Anglet

le 14/05/05

Comment as-tu commencé le surf ?

J’ai commencé à surfer tout petit, mon grand père étant un passionné de l’océan. D’abord avec des planches en polystyrène puis avec un boogie pour enfin me mettre réellement au surf vers 10 ou 11 ans lorsque mes parents m’ont offert une vraie planche.

 

Comment es-tu passé au surf de grosses vagues ?

C’est venu progressivement. Comme je n’aime pas surfer avec du monde, il ne m’a pas fallu longtemps pour me rendre compte que plus c’est gros, plus on est tranquille au pic. Au fur et à mesure, j’ai surfé des vagues de plus en plus grosses sur Anglet avant de découvrir Guéthary. L’attrait pour le tow in m’est venu bien

plus tard lors d’une grosse session à « Avalanche ». Il m’a fallu deux heures pour prendre une vague. Pendant ce temps, sur Belharra, Peyo, Max, Seb et les autres ont pris une quinzaine de vagues chacun.

A partir de quelle taille considères-tu que c’est gros ?

Je n’aime pas parler de taille. En fonction de son taux d’hormones, chacun évalue la taille différemment (rires). Je dirais plutôt que c’est gros à partir du moment où tu sais qu’il ne faut vraiment pas se faire choper (rires).

 As-tu déjà trouvé tes limites ?

Je me suis déjà fait secouer mais pas forcément à des tailles énormes. A Avalanche  je suis resté 2 vagues sous l’eau, ou encore à Padang grâce à un joli petit KO. Par contre, pour le moment, jamais la taille des vagues ne m’a fait sortir de l’eau. Je ne suis pas pour autant inconscient ni suicidaire. J’ai une famille, une petite fille, et pas vraiment envie de me noyer. Quand je surfe gros, le mélange peur-adrénaline est bien sûr présent mais n’a encore jamais pris le dessus sur le plaisir. Par contre, pour avoir les capacités de sortir dans ces conditions, je m’entraîne régulièrement. Le footing et la piscine sont la base de mon entraînement physique, la sophrologie, quant à elle, me permet de me préparer mentalement.

Quels sont tes meilleurs souvenirs de surf ?

Une très grosse session à Avalanche avec Yann il y a trois ans. C’était parfait et vraiment très gros. En plus, j’ai eu la chance de prendre les plus belles (rires !!!). Depuis, avec le tracté, c’est sans comparaison. Cet hiver à la Nord, on a eu avec Eric (Rougé) des barriques de 5 m avec des sorties dans le souffle, sans parler de nos sessions sur Anglet.

Le Town in est-il encore du surf ?

Bien sûr, on est debout sur une planche et on prend des vagues. Il n’y a pas lieu de mettre les deux en balance car il s’agit de sports complémentaires. Arrivé à une certaine taille, il n’est plus possible de prendre des vagues à la rame, le Tow in devient alors la seule alternative. Evidemment, tu perds l’aspect aléatoire de la rame mais, en contre-partie, tu prends beaucoup plus de vagues que tu peux mieux optimiser. Les possibilités offertes par une 6’ lancée à 50 km/h ne sont pas comparables à celles d’une 9’ départ arrêté. Mais il ne faut pas croire que c’est si simple. Notre apprentissage avec Eric a été long. Il faut tout d’abord apprendre à manier un jet, puis arriver à se faire tracter, et enfin réussir à prendre une vague. On a mangé une sacrée dose de galères avant d’arriver à maîtriser convenablement l’ensemble. Je ne parle même pas des galères mécaniques en tout genre. En plus des problèmes techniques, il faut aussi assimiler toutes les règles de sécurité attenantes à la pratique du tracté. L’équipement (life jacket, téléphone, fusées etc.), les boots sur le jet afin de pouvoir le tracter en cas de panne…. mais aussi les règles de priorité, les codes entres les différents équipages présents afin de pouvoir se porter secours, j’en passe et des meilleures.

Après, l’aspect écolo de certains me fait un peu sourire. Il est facile de critiquer les jets qui polluent quand pour partir en trip on prend un avion qui, ne serait-ce que pour faire escale à Paris, crame déjà des tonnes de kérosène.

On parle de réglementer le Town in afin d’améliorer la sécurité. Qu’en penses-tu?

Il existe une charte en cours de réalisation, la faire vivre me paraît bien. Par contre, il ne faut pas que ce règlement dont l’objectif est de tirer tout le monde vers un haut niveau de sécurité se transforme en passe droit permettant à une pseudo élite d’interdire l’accès des spots aux autres (surtout à des fins purement commerciales).

Que penses-tu de la mini bouteille d’air comprimé afin de réduire les risques?

Je comprends les arguments de ceux qui l’utilisent, mais je m’interroge quand même sur la possibilité de s’en saisir lorsque tu te fais secouer dans la zone d’impact, surtout à la taille à laquelle tu commences à l’amener avec toi. Avoir des palmes sous le gilet me paraît plus approprié

Tes sponsors t’ont-il recruté à cause de tes aptitudes dans les grosses vagues ?

Je n’espère pas ! Je me considère avant tout comme un surfer, ayant en plus à sa palette la dimension « amoureux des grosses vagues ». Jean Pierre Stark me fabrique mes planches depuis longtemps pour ne pas dire toujours et les importateurs d’Island Style, Jean et Elie sont des copains de longue date. Pour O’neill c’est un peu différent, nous sommes entrés en contact à la suite du Big Challenge de Guéthary. Bien que dans un premier temps le surf de gros ne 

soit qu’une composante pour O’neill, ils ont un projet à moyen terme vis-à-vis du tow in. Si le projet se concrétise, j’espère que cela nous offrira des possibilités logistiques d’aller surfer sur d’autres spots de grosses vagues.

Qu’elles sont les spots que tu aimerais surfer ?

Il y a vraiment trois endroits qui m’interpellent, sans parler des Mentawaii. Le premier c’est la Polynésie. Je pense bien sûr à Tehaupoo mais pas seulement. L'archipel semble vraiment être un paradis du surf et du tow. Jaws, est aussi attirant, même si l’endroit semble devenir dangereux à cause de la surpopulation. Surfer Maverick à la rame fait aussi partie de mes souhaits.